L’idée d’un ETF Ethereum avec staking fait vibrer la communauté crypto. Ce produit, qui marie la stabilité de la finance traditionnelle aux rendements dynamiques de la blockchain, est au cœur d’un bras de fer réglementaire. Alors que les investisseurs rêvent d’un accès simplifié à Ethereum et à ses récompenses de staking, la SEC joue la prudence, entretenant un suspense qui divise. 2025 sera-t-elle l’année du grand saut ou d’un énième report ? On fait le point.
La SEC face au ETF ETH staking : prudence ou blocage ?
Sans détour, la SEC a mis un coup d’arrêt au projet de REX-Osprey Ether Staking ETF en mai 2025, estimant que l’intégration du staking brouille les lignes d’un fonds passif. Dans une lettre cinglante, le régulateur a pointé du doigt des risques de non-conformité avec l’Investment Company Act. La question clé ? Un ETF qui génère des revenus via le staking peut-il encore être considéré comme passif ?
Ce n’est pas un simple détail technique. Autoriser un tel produit pourrait redéfinir le cadre des ETF crypto aux États-Unis. La SEC, fidèle à son rôle de gardien des marchés, scrute chaque proposition avec une rigueur qui frustre autant qu’elle rassure. Ce gel s’inscrit dans une série de reports, comme ceux touchant Bitwise ou Grayscale, repoussés à juillet 2025 pour le premier et juin pour le second.
Un parcours semé d’embûches en 2025
Les délais réglementaires ne surprennent plus les initiés. La SEC examine chaque dossier avec une minutie presque chirurgicale, surtout lorsqu’il s’agit de staking, un mécanisme qui promet des rendements (environ 2-7 % selon Kraken et Coinbase) mais soulève des questions complexes : fiscalité, risques de slashing, liquidité.
REX-Osprey a tenté une approche audacieuse en structurant son ETF via des filiales offshore (Bahamas, Îles Caïmans), sous forme de C-corporations, pour contourner certaines contraintes. Mais la SEC n’a pas mordu à l’hameçon, rappelant que la nature du produit prime sur sa domiciliation. Passif ou actif ? Le débat reste ouvert.
Malgré ces obstacles, l’optimisme persiste. James Seyffart, analyste chez Bloomberg, tempère : « Ces reports sont dans les clous. Les chances d’approbation restent solides d’ici fin 2025. » Nate Geraci, président de The ETF Store, voit même dans ces initiatives un test crucial pour l’avenir des ETF crypto aux États-Unis. La patience, alliée à une stratégie bien pensée, pourrait payer.
Le Canada donne l’exemple avec ETF Ethereum Staking
Pendant que les États-Unis tergiversent, le Canada trace la voie. Des ETF comme le 3iQ Ether Staking ETF ou le Purpose Ether Staking Corp, cotés à Toronto, génèrent déjà des rendements via le staking, avec des retours bruts autour de 1,8 %. Ces produits prouvent que le concept est viable, combinant accessibilité, régulation et innovation. Pour les investisseurs, c’est une aubaine : un produit sécurisé, intégré aux comptes fiscalement avantageux comme le REER ou le CELI, sans les tracas d’un portefeuille crypto.
Ce succès canadien met la pression sur la SEC. Les asset managers, de BlackRock à Fidelity, poussent pour des ETF Ethereum avec staking, voyant dans ces produits un pont entre finance traditionnelle et blockchain. Les rendements supplémentaires (environ 2,4 % selon Coinbase) et la simplicité d’un ETF séduisent autant les institutionnels que les particuliers.
Les défis à relever
Mais les obstacles ne manquent pas. Le staking implique des risques : pénalités en cas d’erreur (slashing), complexités fiscales, périodes d’illiquidité pendant le bonding ou unbonding. Par exemple, en 2023, le bonding pouvait durer jusqu’à 50 jours, rendant les fonds temporairement inaccessibles.
La SEC craint aussi une centralisation excessive si le staking est mal géré, ainsi que des ambiguïtés juridiques. Certains, comme Lido DAO, proposent des solutions comme des validateurs indépendants pour garantir liquidité et conformité, mais ces innovations demandent du temps pour être validées.
Un horizon prometteur ?
Malgré les retards, les signaux sont encourageants. Sous la présidence de Paul Atkins, nommé en 2025, la SEC adopte une posture plus ouverte aux cryptos. Les récents abandons de poursuites contre Coinbase ou Ripple renforcent cet optimisme. Le Canada, Hong Kong et l’Europe, où le staking est déjà autorisé pour les ETF, servent de modèles.
Pour les investisseurs, un ETF Ethereum avec staking serait une révolution : un produit régulé, accessible via des comptes traditionnels, avec des rendements passifs. Pour Ethereum, c’est une chance de briller face à Bitcoin, dont les ETF ont attiré 35,4 milliards de dollars contre seulement 2,2 milliards pour ETH en avril 2025.
Le verdict de la SEC, attendu entre juillet et octobre 2025, pourrait redessiner le paysage des ETF crypto. En attendant, la communauté crypto reste suspendue à chaque annonce, oscillant entre espoir et impatience. Une chose est sûre : l’avenir des ETF Ethereum Staking se joue maintenant.
Le staking est une partie essentielle du fonctionnement des blockchains modernes, pas un contrat d’investissement.
Citation d’Alison Mangiero sur CoinTelegraph publié le 3 juin 2025
SOURCES :
Forbes – Article du 15 février 2025, citant Kean Gilbert de Lido DAO, qui prédit l’arrivée des ETF Ethereum avec staking d’ici fin 2025. Gilbert note : « L’incapacité actuelle de staker l’Ethereum des ETF représente un coût d’opportunité significatif pour les investisseurs institutionnels. » La source mentionne aussi le dépôt de NYSE Arca pour permettre au Grayscale Ethereum Trust de staker ses ETH.