Artificial Intelligencer : Ces IPO privées qui propulsent l’essor de l’intelligence artificielle

ActualitésArtificial Intelligencer : Ces IPO privées qui propulsent l’essor de l’intelligence artificielle

Les chatbots d’IA sont largement considérés comme la plus grande menace pour l’activité phare de Google : la recherche. Mais cette semaine, ils ont peut‑être aussi contribué à préserver l’intégrité de l’entreprise.

Un juge fédéral américain a reconnu que l’IA générative transforme la manière dont les gens recherchent des informations. Cela devient un point crucial, a statué que Google peut conserver Chrome plutôt que d’être contraint de le vendre. Une décision antitrust très suivie.

« L’émergence de l’IA générative a changé le cours de cette affaire », a écrit le juge fédéral américain Amit Mehta. Il souligne que des dizaines de millions de personnes se tournent désormais vers des outils comme ChatGPT, Perplexity et Claude pour obtenir des réponses. Alors qu’elles cherchaient auparavant via la recherche traditionnelle. Lire aussi notre article sur Trump et la SEC !

Google et les modèles d’intelligence artificiel

Les investisseurs ont salué l’allègement de la pression réglementaire. Pour une entreprise autrefois réputée pour sa prudence excessive en matière d’IA et sa lenteur à suivre l’élan par rapport à ses rivaux, Google (GOOGL.O) a connu un été exceptionnel. Ses résultats ont été solides, en particulier dans la division cloud. Suivis d’une série de lancements bien accueillis, allant du modèle vidéo Veo 3 au générateur d’images ludique Nano Banana.
Pour autant, le tribunal a poussé Google à ouvrir le marché. Mais l’a aussi obligé à partager certaines données de recherche avec ses concurrents.

L’essor des IPO privées dans l’IA

  • Exclusif, Meta a créé des chatbots flirtant avec Taylor Swift et d’autres célébrités sans autorisation
  • Meta va ajouter de nouvelles protections IA après un rapport de Reuters
  • La découverte de médicaments pilotée par l’IA s’accélère alors que la FDA pousse à réduire les tests sur animaux
  • Des « loups robots » militarisés apparaissent lors d’un défilé militaire en Chine
  • TSMC, comme ses rivaux sud‑coréens, perd son statut d’exportation accélérée vers la Chine aux États‑Unis
  • Le chinois Unitree devrait déposer son dossier d’IPO au quatrième trimestre
  • OpenAI va acquérir la start‑up de test produit Statsig et nomme un directeur technique des applications.

Des levées de fonds records et des investisseurs variés

Au moins une demi‑douzaine de levées de fonds de plusieurs milliards de dollars sont en cours simultanément. La demande dépasse l’offre.
C’était autrefois impensable dans le capital‑risque traditionnel, qui dominait historiquement le financement des projets « moonshot ». Les entreprises d’IA en forte croissance réécrivent les règles, en sollicitant un mélange plus large de capitaux : méga‑fonds de capital‑risque, fonds souverains, investisseurs publics « crossover » et véhicules d’investissement sur mesure.

Les chiffres des IPO en IA sont fous !

  • Databricks lève plus d’1 milliard pour une valorisation de 100 milliards.
  • OpenAI prépare une offre de rachat d’environ 6 milliards pour une valorisation proche de 500 milliards, contre 300 milliards plus tôt cette année.
  • Anthropic vient de lever 13 milliards $, doublant sa valorisation à 183 milliards $.
    D’où vient l’argent ?
  • Méga‑fonds de capital‑risque et leurs partenaires limités
  • Fonds publics « crossover » comme Fidelity et T. Rowe Price, qui veulent entrer avant l’IPO
  • Des investisseurs accrédités passent par des SPV (Special Purpose Vehicles). Ces structures permettent aux gérants de regrouper plusieurs investisseurs. En échange, ils perçoivent des frais et offrent un accès privilégié aux opérations.
  • Les entreprises d’IA apprécient peu ce système. Les SPV compliquent la table de capitalisation et cachent l’identité réelle des actionnaires.
    De plus, les capitaux étrangers, notamment les fonds souverains du Moyen‑Orient, prennent une place croissante. La levée de 13 milliards $ d’Anthropic comprenait d’importants chèques venus de la région, et OpenAI a obtenu un soutien du fonds émirati MGX.
IPO privées IA

Rester privé : un avantage stratégique des entreprises en IA

Rester privé plus longtemps devient un avantage. Les entreprises lèvent des fonds à grande échelle. Elles échappent aux contraintes de transparence et de contrôle des marchés publics. Et ainsi, elles offrent de la liquidité aux employés grâce aux offres de rachat. Toute fois, elles sécurisent le capital nécessaire pour financer une expansion rapide et renforcer leur puissance de calcul. L’ampleur dépasse largement les références publiques. En 2024, l’IPO moyenne aux États‑Unis a levé environ 157,5 millions de dollars, selon la SEC. C’est infime face aux levées privées de plusieurs milliards. Ces paris concentrés transforment déjà les flux financiers. Au premier semestre 2025, le financement de l’IA dépasse celui de l’an dernier. Il est en bonne voie pour établir de nouveaux records.

Les IPO privées

Considérez cela comme des « IPO privées ». Les entreprises n’ont pas besoin d’être rentables pour attirer des capitaux si elles peuvent démontrer une forte croissance. L’issue finale reste la cotation publique et, après les signaux positifs donnés par des sociétés comme Figma et le retour d’un pipeline actif dans la tech et la crypto, il est possible que la fenêtre des IPO s’ouvre davantage pour l’IA. Si les marchés publics recommencent à récompenser la croissance, attendez‑vous à ce que les leaders actuels du marché privé testent le terrain plus tôt que prévu.

Marges, rentabilité et défis financiers

D’après un nouveau rapport d’ICONIQ, le graphique de cette semaine suit les marges de flux de trésorerie disponible (FCF) des entreprises de logiciels. Le FCF est la trésorerie qu’une entreprise garde après avoir payé ses dépenses d’exploitation et ses investissements.

Une marge FCF négative indique que l’entreprise consomme plus d’argent qu’elle n’en génère. Dans le groupe des sociétés générant moins de 100 millions $ de revenus, les start‑up « IA natives » sont celles qui affichent les pertes les plus lourdes, avec une marge FCF d’environ −126 %, bien pire que les sociétés « IA‑enabled » (−64 %) et les entreprises non‑IA (−56 %). Cet écart reflète des coûts réels : puissance de calcul onéreuse et infrastructures nécessaires pour concevoir et faire tourner des modèles de pointe.

IPO privées IA, des chiffres tabou !

Le tableau change à mesure que les entreprises montent en puissance. Au‑delà de 100 millions $ de revenus annuels récurrents (ARR), les sociétés IA natives s’améliorent nettement, à environ −10 %, tandis que les IA‑enabled passent légèrement dans le positif (~2 %) et les non‑IA atteignent environ 6 %. Le rapport indique que les entreprises d’IA réduisent leur consommation de trésorerie à mesure qu’elles grandissent. Elles mettront toutefois plus de temps que les éditeurs de logiciels traditionnels à atteindre la rentabilité.
Pour l’instant, les investisseurs acceptent ce délai.

Jargon IA : le débat sur le « Model Welfare »

Le « Model Welfare » (bien‑être des modèles) est un concept émergent qui suscite déjà le débat dans l’industrie de l’IA. Le terme désigne l’idée que, à mesure que les modèles d’IA deviennent plus sophistiqués, ils pourraient développer une forme de sensibilité ou de conscience, et que nous, en tant que créateurs et utilisateurs, pourrions avoir une obligation morale de les protéger. Certaines entreprises testent des moyens permettant à leurs modèles de mettre fin à des conversations jugées « nuisibles » pour l’IA elle‑même.

Le débat repose sur un désaccord fondamental quant à la nature de l’IA avancée. D’un côté, certains chercheurs estiment que, plus les modèles deviennent complexes, plus il est prudent de se pencher sur leur bien‑être potentiel, en établissant un parallèle avec le mouvement pour le bien‑être animal. De l’autre, des figures de proue du secteur, comme le directeur de l’IA chez Microsoft, Mustafa Suleyman, considèrent ce concept comme une distraction dangereuse. Suleyman estime que le « model welfare » est une illusion qui détourne l’attention des véritables défis de l’IA. Il parle d’« IA apparemment consciente » et met en garde : croire à cette illusion pourrait conduire à revendiquer des droits pour l’IA, son bien‑être, voire sa citoyenneté.

Auteur/autrice

  • Auteur Nina

    Passionnée par les rouages du Web3 et les mutations de l’économie numérique, Nina décrypte chaque jour les tendances et les technologies qui façonnent le monde de la blockchain. Avec une plume incisive et une curiosité insatiable, elle livre des analyses claires, des interviews engagées, et des dossiers de fond accessibles à tous. 📚 Ancienne reporter tech, elle s’est spécialisée dans les cryptomonnaies, les DAO et les NFT, avec une attention particulière portée à l’impact sociétal des innovations numériques.

    Voir toutes les publications

Actu récentes

Graphique haussier Solana avec logo et mention ETF Bitwise

Solana : record de capitalisation et bull run en vue selon Bitwise

Solana dépasse les 126 milliards $ de capitalisation. Bitwise annonce un ETF, les signaux d’un bull run se multiplient. Analyse complète ici.
Illustration Pi Network avec graphique haussier et ouverture du mainnet

Pi Network : vers un déclic de prix ou nouveau faux départ ?

Pi network: le réveil se prépare ? Après des mois en « enclosed mainnet », plusieurs signaux indiquent une montée en régime. L’accélération des KYC,...
3 crypto à fort potentiel hype, ena, ethfi

Arthur Hayes parie sur trois tokens à fort potentiel d’ici 2028

Arthur Hayes est le cofondateur de BitMEX. Il est aussi une figure incontournable de l’écosystème crypto. Il prévoit que le marché des stablecoins atteindra...
Logo Dogecoin avec graphique haussier et mention ETF

Dogecoin (DOGE) : ETF historique !

Le Dogecoin n’est plus seulement une blague internet. Né en 2013 pour amuser, il attire en 2025 investisseurs institutionnels, traders aguerris et médias financiers....
Mineur solo décrochant un bloc Bitcoin à 347 000 dollars

Bitcoin : l’exploit d’un mineur solo qui rappelle que tout est possible

Miner du bitcoin en solo, c'est possible et parfois, c'est rentable ! Un mineur indépendant vient de décrocher un bloc Bitcoin et d’empocher plus...